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En ce mois de May de l'An de Grâce 2006,
Nous,
Didier,
Roy
en Nostre bon Royaume de la Ferté-Alais
Dans le Pays du Gatinois, où, il fait grand Joie de Tirer
à l'Arc,
Nous Remettrons courageusement et fièrement en Jeu,
Notre Couronne et Titre de Reine,
Au Cours du grand et solennel "Tir du Roy",
Qui se Déroulera devant mainte Gents de grande Compagnie,
Le Samedi 13 May de notre Année de Grâce deux mille et
six,
Au Terrain d'Arc du Royaume, sur le Plateau de l'Ardennois,
Lors de Nostre Feste annuelle de l'Abat - Oiseau,
Où les plus habiles Archers de notre Royaume
Pourront se Mesurer et Tenter d'Atteindre d'une seule
Flèche,
Le Cœur de l'Oiseau, Symbole de Nostre Royale Adresse,
A Distance respectable de Vingt et Cinq Toises,
Augmentée de Quatre
Pieds, afin de faire bonne Mesure.(1)
Et si Dieu
l'en Juge Digne, celui qui le Premier,
Le Cœur de
l’Oiseau Pourfendra, la Couronne de Nostre Royaume Pendant tout une
Année Portera,
Jusqu'en
la prochaine Saison de Floraison des Roses et du Muguet.
Didier, Vostre
Roy
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"Le Tir du Roy ou Tir de l'abat oiseau" |
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C'est
certainement une des manifestations les plus anciennes de l'archerie. Elle
perdure aux travers des siècles. Dans l'Iliade d'Homère et l'Énéide de
Virgile, on trouve déjà des récits relatant ce genre de tir : un oiseau
vivant était fixé à l'extrémité d'un mat dressé, et permettait de déterminer
le meilleur des tireurs.
Si l'oiseau à
une certaine époque était vivant, il fut vite remplacé par un oiseau de bois
ou de carton. Nos ancêtres disposaient cet oiseau sur le haut d'une perche
ou sur les branches d'un arbre. Cette pratique portait le nom de jeu du
papegay, qui reste encore de nos jours très prisé dans le nord de la
France et en Belgique. Papegay signifie perroquet. Au moyen-âge cet oiseau
était vert, ce qui pouvait rappeler le perroquet.
L'évolution de
la société, l'organisation des Connétablies et des Compagnies pour la
défense des villes ont fait de ce tir une épreuve annuelle fixée, selon les
régions, au dimanche de la mi-carême ou au premier dimanche du mois de mai.
Celui qui
abattait cet oiseau était honoré et déclaré Roy de la Compagnie. Il
bénéficiait alors, de la part de la ville, des privilèges d'exemption de
charges pour l'année en reconnaissance des actions de défense de la ville.
Les Compagnies ne vivaient à l'époque, que des fonds propres de leurs
archers.
Dans le cas où
l'oiseau était abattu trois années de suite par le même archer, celui ci
était déclaré Empereur à vie de la Compagnie et en conséquence exempté de
charges également à vie.
De nos jours
les privilèges du Roy restent nombreux : dans toutes manifestations
traditionnelles, dans les parades, il est en tête derrière le porte-drapeau,
il débute dans sa Compagnie tous les tirs traditionnels, il préside
l'assemblée annuelle et sa responsabilité est d'entretenir l'allée du Roy
dans le Jardin d'Arc.
Dans notre
Compagnie, le Roy ou la Reine et leur Dauphin sont exempts de charges
financières relatives aux manifestations traditionnelles de la Compagnie,
ainsi que de la « part compagnie » de leur cotisation annuelle. Ils ont le
privilège et la charge d’organiser, à leur convenance, la partie du
Roy à la fête de la St Sébastien.
D'un tir à la
vertical (tir à la perche), le tir est devenu horizontal. Un oiseau de bois
est posé sur un support et s'offre ainsi à l'habileté du tireur le plus
chanceux. L'oiseau présente aux archers un corps de 5 cm de hauteur sur 2.5
cm de largeur. Il est placé à 50 m du pas de tir.
Lorsqu'il est
touché par une flèche, il doit porter l'impact de la flèche qui l'a touché.
C'est le Capitaine avec quelques Chevaliers ou anciens de la Compagnie qui
décident si le coup porté est bon.
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Déroulement du
Tir
A
l'heure dite, la Compagnie se retrouve au Jardin d'Arc pour l'Abat Oiseau.
Le Capitaine ou le Censeur de la Compagnie s'assure que les dettes et
différends sont réglés
afin que tout le monde participe dans une ambiance sereine.
L'ordre
de tir
est
établi : l'empereur (s'il y en a un), le Roy, le Capitaine, les Officiers,
les Chevaliers par ordre d'ancienneté de réception, les archers par ordre
d'ancienneté ou de tirage au sort. Toute la Compagnie se regroupe près du
pas de tir et derrière le drapeau, en ordre, remonte l'allée du Roy vers la
butte de l'Oiseau pour un solennel salut des buttes en hommage à tous les
archers disparus et vivants, puis c'est le retour vers le pas de tir par le
même chemin et dans le même ordre.
Le tir
peut commencer.
Le Roy se place au pas de tir et lance sa première flèche sans oublier le
traditionnel
"Mesdames,
Messieurs, Archers, je vous salue",
puis
dans l'ordre chaque archer tire sa flèche.
Quand chacun
des archers de la Compagnie a tiré sa flèche, tout le monde se retrouve sur
le pas de tir et relance sa flèche, dans l'ordre défini, vers la butte de
l'Oiseau. Dès que l'Oiseau est touché, le Capitaine (si ce n'est pas lui qui
a fait tomber l'Oiseau) accompagné d'un officier va constater si le coup est
bon. L' Oiseau doit être marqué nettement par la flèche, sans équivoque
possible. Le tireur reste au pas de tir en attendant la décision.
Si le
coup est jugé mauvais,
on replace l'Oiseau et l'on continue le tir.
Si le
coup est reconnu bon,
drapeau en tête, suivi du Capitaine qui porte l'Oiseau abattu et la flèche
meurtrière, toute la Compagnie remonte alors l'allée du Roy en direction du
nouveau Roy pour lui rendre les honneurs et lui remettre les Joyaux du Roy :
la flèche, l'Oiseau et l'écharpe.
Le capitaine
tient alors ce type de discours :
Silence et chapeau bas!
Au nom de Saint
Sébastien, Martyr du jeu de l'arc, ce jeu si noble et si franc, auquel il
n'y a aucune tromperie,
Sire ! Vous qui avez mis le coup du Roy, voici le prix, je vous le
présente.
Un genou en terre vous mettez et chacun avec moi va crier :
Vive le Roy !
Ce verre de vin, je vous le donne et, de crainte que vous soyez
empoisonné, je vais y goûter le premier.
Et criez avec moi :
Vive le Roy !
Le Roy
se doit de donner la partie du Roy
pendant son règne selon des modalités à sa convenance.
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